Autopartage : les avantages d’une voiture sans ses inconvénients

Publié le 20 juillet 2021

Une voiture mise en libre service à louer selon ses besoins : c’est le principe de l’autopartage. Ce mode de mobilité séduit de plus en plus d’adeptes pour son aspect économique, pratique  et écologique. Décryptage.

Si vous en avez assez de payer les factures d’entretien d’une voiture que vous n’utilisez que de temps en temps, l’autopartage est fait pour vous. Il vous permettra de la louer à des « autopartageurs », via des plateformes spécialisées. Et si vous n’avez pas de voiture, grâce à l’autopartage vous pourrez en louer une, à un prix raisonnable, pour une heure ou pour plusieurs jours. Un service pratique, économique et bon pour la planète. Explications. 

Qu’appelle-t-on autopartage ?

Si l’on reprend la définition de Wikipédia, l’autopartage est un service « dans lequel une société, une agence publique, une coopérative, une association, ou même un groupe d'individus de manière informelle, met à la disposition des membres du service une ou plusieurs voitures ». 

Concrètement, l’utilisateur d’un tel service va pouvoir louer un véhicule à une entreprise, une association ou un particulier pour réaliser un déplacement urbain ou traverser l’Europe. Tous les cas de figure sont possibles.

Quels sont les types de services proposés ?

Deux grands types de services sont proposés dans le monde de l’autopartage :

L’autopartage en boucle

Cette offre est la plus ancienne. Elle est donc la plus représentée en France. Selon la dernière étude de l’Agence de la transition écologique, l’Ademe(1), fin 2019, 31 grandes villes françaises accueillaient au moins un service d’autopartage en boucle. Dans ce type de dispositif, le véhicule doit être ramené à l’endroit où il a été emprunté par l’autopartageur. 

L’autopartage en trace directe

Fin 2019, l’Ademe(1) ne recensait que 8 villes dans lesquelles des services d’autopartage en trace directe étaient proposés. Derrière ce qualificatif un peu obscur se cache une offre de service plus souple. Ici, le véhicule loué peut être rendu dans une autre station que celle de départ, voire être stationné sur la voie publique dans un secteur défini par le gestionnaire du service (à condition d’être correctement garé bien entendu). 

Ce service n’est-il proposé que par des entreprises ?

La majorité des services d’autopartage sont proposés par des entreprises qui mettent à disposition de leurs clients leur flotte de véhicules. Il peut s’agir d’un service ouvert à tout le monde et implanté dans une ou plusieurs villes, comme Citiz, Ubeequo, Ada… ou réservé à un public particulier. C’est le cas notamment des services d’autopartage proposés aux entreprises et destinés à leurs salariés.

L’autopartage est également un moyen, pour des particuliers, de proposer leur propre véhicule en location. Dans cette hypothèse, ils vont s’inscrire sur une plateforme (Ouicar, Getaround…) pour y proposer leur(s) véhicule(s). La plateforme prélèvera une partie du prix de la location en contrepartie de ses services. Le plus souvent, l’assurance des véhicules proposés en partage est comprise dans les services offerts par la plateforme.

Des associations locales offrent également des solutions d’autopartage entre voisins ou à l’échelle d’un village ou d’un quartier. 

Qui utilise l’autopartage et pourquoi ?

Dans son étude, l’Ademe(1) a dressé un portrait-robot de l’autopartageur. Il s’agit d’un homme (55 % des cas en France et 62 % en Île-de-France) qui réside dans une grande ville (75 %). Il est en situation d’emploi (81 %) et occupe un poste de cadre (61 %).

Lorsque l’Agence de la transition écologique demande aux autopartageurs les raisons qui les ont amenés à choisir cette solution de mobilité, 82 % répondent que cela leur permet d’éviter les problèmes liés à l’entretien d’un véhicule ; 81 % que c’est moins cher qu’une voiture personnelle ; 74 % que c’est plus écologique ; 63 % que cela évite les problèmes de stationnement et 46 % que c’est plus pratique que les transports en commun.

En termes d’usage, l’étude montre qu’en 2019, 44 % des trajets ont duré moins de 4h et 59 %, n’ont pas dépassé 50 km. L’usage est donc principalement urbain et répond à des motifs non contraints (visites à des amis, sorties, achats…) même si dans 15 % des cas la distance parcourue pouvait excéder 200 km. 

Comment ça marche et combien ça coûte ?

Pour louer une voiture, il faut d’abord s’inscrire (en présentant une copie de sa pièce d’identité et de son permis de conduire), puis la réserver. Une fois ces démarches effectuées, l’autopartageur recevra un message lui indiquant où se trouve la voiture.

Voiture qu’il pourra ouvrir soit après avoir récupéré les clés dans une trappe sécurisée d’une borne du loueur, soit ou à l’aide de sa carte d’abonné ou de l’application dédiée de son smartphone. 

A la fin de la location, l’autopartageur ramènera la voiture sur le parking de départ (autopartage en boucle) ou la laissera dans une autre station d’accueil du loueur ou sur une place de stationnement publique dans une zone précise (autopartage en trace directe). 

Côté prix, généralement, viennent s’ajouter un tarif à l’heure ou à la journée et un coût kilométrique (dégressif au-delà de certaines distances). Pour certains services, le carburant est compris, pour d’autres, il vient en supplément. Lorsque les autopartageurs paient un abonnement, le coût de la location à l’heure ou à la journée est plus faible.

En quoi l'autopartage est-il bon pour la planète ?

L’étude de l’Agence de la transition(1) nous éclaire également sur les bienfaits écologiques de l’autopartage. Il apparaît ainsi que l’inscription à un service d’autopartage entraîne une baisse de 31 % de l’utilisation de sa voiture personnelle. 77 % des autopartageurs précisent même s’être séparés d’au moins une voiture. Globalement, l’Ademe estime qu’une voiture en autopartage remplace 5 à 8 voitures personnelles et libère 1,5 à 3 places de stationnement en voirie.  

En revanche, note l’agence, le faible développement de l’autopartage à l’échelle nationale limite ses impacts. Ce service avait, ainsi, en 2019, entraîné la disparition de seulement 20 000 voitures personnelles sur un total de 32 millions et libéré uniquement 6 750 places de stationnement sur les 2,5 millions existantes en France. Des effets encourageants mais encore assez marginaux. 

(1) 6t-bureau de recherche, 2019, Enquête nationale sur l’autopartage – Édition 2019.

 

 

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