Transmettre son patrimoine à ses enfants
Donation, legs, démembrement de propriété… de nombreuses solutions existent pour transmettre son patrimoine à ses enfants.

De nombreuses personnes hésitent encore à organiser leur succession. Au-delà de sa dimension symbolique, cette anticipation est pourtant essentielle pour limiter les incidences fiscales et le risque de voir apparaître des tensions entre les héritiers. Différentes solutions existent, qu’il est possible de combiner, pour bien transmettre à ses enfants. Voici quelques conseils si vous avez l’intention d’initier cette démarche.
Anticiper la transmission
Si vous n’avez pas pris de dispositions pour organiser la transmission de votre patrimoine, c’est la loi qui se chargera de répartir vos biens entre vos différents héritiers. Une répartition qui s’opérera selon un ordre bien établi.
En principe, ce sont vos enfants (ou vos petits-enfants en cas de pré-décès ou de renonciation de l’un de vos enfants ou si l'un de vos enfants est indigne de vous succéder) qui hériteront puisqu’ils sont les premiers dans l’ordre de dévolution légale. Ce qui signifie que vos enfants excluront tous vos autres héritiers comme vos père et mère ou vos frères et sœurs, et qu’ils se partageront l’ensemble de la succession, en principe, par parts égales.
Si vous êtes marié, les choses sont un peu différentes. Dans ce cas de figure et en l’absence de donation au dernier vivant, vos biens seront partagés entre votre époux et vos enfants. Au moment du règlement de la succession, l'époux survivant aura droit, au choix, à ¼ des biens en pleine propriété composant la succession ou à la totalité en usufruit. Les enfants recevront donc soit ¾ en pleine propriété, soit la totalité en nue-propriété. Cette faculté de choix étant exclue en présence d’enfants non communs (dans ce cas et en l’absence de donation au dernier vivant, le conjoint recevra ¼ de la succession en plein propriété).
Si vous souhaitez assurer un partage différent de vos biens, il est alors conseillé d’anticiper et de faire appel à différents outils.
Rédiger un testament
Une autre solution pour transmettre à ses enfants est d’abord de rédiger un testament. Cela permet de s’organiser tout en gardant la possibilité de changer d’avis. En effet, le testament est révocable à tout moment jusqu'à votre décès ; il vous permet d’exprimer vos dernières volontés et de régler la transmission de tout ou partie de vos biens meubles ou immeubles (appelés "legs") après votre décès.
De plus, vous pouvez rédiger votre testament seul, sans le concours d’un notaire (le testament est alors qualifié d’olographe). Mais n’oubliez pas que certains éléments sont indispensables pour que le testament rédigé soit valable. Il doit avoir été écrit en entier, daté et signé de votre main. Bien sûr, si vous souhaitez être accompagné, vous pouvez solliciter l’aide de votre notaire.
Consentir des donations
Un autre outil à utiliser lorsqu’on souhaite préparer la transmission de son patrimoine à ses enfants, est la donation. Réalisée gratuitement et du vivant du parent (appelé le donateur), elle permet de transférer la propriété de biens à un ou plusieurs enfants (appelés les donataires). Vous pouvez donner tout type de bien comme un bien mobilier ou immobilier (une voiture, un appartement…) ou encore des sommes d’argent, mais les biens donnés ne doivent pas dépasser la part réservée à certains héritiers. Par ailleurs, pour que la donation se réalise, le donataire doit l’accepter.
Avantage de la donation : vous pouvez bénéficier d’abattements qui vont venir réduire la facture fiscale. Concrètement, chaque parent peut transmettre à chacun de ses enfants jusqu’à 100 000 € en franchise de droits. Étant précisé qu’une fois cet abattement épuisé, il lui faudra attendre 15 ans pour qu’il soit à nouveau imputable sur de futures donations.
Autre point important à retenir : à l'exception de certaines donations entre époux, la donation est en principe irrévocable, une fois le bien transmis, il ne peut plus être repris par le donateur. Toutefois, vous pouvez demander sa révocation en justice en cas d’inexécution des obligations prévues dans la donation, en cas d’ « ingratitude » du donataire ou en cas de naissance ou d’adoption plénière d’un enfant.
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