LA NEWS DE CONTACT AUX DELEGUES MAAF
N° 52 - Décembre 2022

Peut-on encore douter du changement climatique ? En tant qu'assureur, MAAF est aux premières loges pour en observer et mesurer les conséquences.
En France, la charge de sinistres liés au dérèglement climatique a triplé depuis la fin des années 1980 et toutes les projections montrent que ce phénomène continuera à s’amplifier, avec une fréquence et une violence accrues. Le sujet est documenté depuis plusieurs décennies par Covéa qui a été le premier assureur à modéliser ces risques climatiques.
L’année 2022 marque une nouvelle illustration du phénomène en France avec des tempêtes de grêle d’une brutalité inédite en mai et juin, la sécheresse qui a touché une large partie du territoire cet été ou encore les tornades qui ont dévasté plusieurs villages du nord de la France en octobre. A l’échelle de la planète, le constat est encore plus dévastateur.
Pour MAAF, l’enjeu est d’intégrer l’impact de ces aléas climatiques qui se rajoute à la sinistralité "courante", à la fois en termes de coûts et d’organisation. Une équation à laquelle il faut aujourd’hui ajouter une forte inflation liée en partie à la guerre en Ukraine, mais aussi à l’après-Covid.
Comme tous les assureurs, MAAF subit les répercussions de cette inflation sur toute la chaîne de valeurs de l’entreprise. Parce que c’est notre métier d’assurer, nous devons répondre présent en toutes circonstances, à la fois sur la qualité du service due à nos sociétaires, quel que soit le sinistre, et en poursuivant une politique de modération tarifaire permettant à chacun de s’assurer.
C’est la force du groupe Covéa et de la MAAF de pouvoir honorer ces deux engagements.
Nicolas Bossis, directeur indemnisation IARD chez MAAF répond en 6 questions

La répétition d’événements climatiques intenses a conduit, en 2022, à une hausse exponentielle de déclarations de sinistres sur un laps de temps très court.

Quelles sont les conséquences du changement climatique sur l’indemnisation ?
« Il occasionne deux grands impacts. Le premier est d’ordre économique : la fréquence et l’intensité de ces phénomènes s’accroissent et avec eux les coûts pour indemniser nos sociétaires. Le second est opérationnel : pour toute la filière de la chaîne d’indemnisation (dont la réparation), la répétition des épisodes climatiques génère un volume important de déclarations concentré sur quelques jours, qui engorge les équipes indemnisation, mettant sous tension l’organisation du traitement des demandes des assurés… D’où des délais peu compatibles avec les attentes de nos sociétaires en difficulté qui ont besoin de rapidité d’intervention. En 2022, nous avons ouvert 131 000 sinistres climatiques et connu 21 événements à la date du 15 octobre, un bien triste record depuis 1999. L’adaptation à ces évènements constitue un défi opérationnel. »

Comment accompagner les assurés dans ces circonstances ?
« Il y a d’abord un dispositif d’information pour expliquer aux clients que les délais d’intervention vont être plus importants, tant pour l’évaluation des dommages par les experts que pour la réparation. On a connu cette situation en juin et juillet, deux mois marqués par des vagues orageuses successives accompagnées de grêle, fortes pluies et vents violents. Tous les assurés qui avaient fait une déclaration ont reçu un email pour les prévenir des délais.
Pour optimiser la gestion de ces événements, différents dispositifs ont été mis en œuvre comme les Voice bot pour accueillir les clients au téléphone ainsi que la vidéo expertise, qui a permis de mettre très rapidement en relation nos sociétaires et l’expert. Ces événements d’ampleur qui se répètent portent un enjeu opérationnel pour toute la filière : indemnisation, expertise, réparateurs, garages, etc.
Nous devons être agiles, reconfigurer en permanence notre organisation, pour accélérer le traitement et donner à nos assurés la visibilité qu’ils sont en droit d’attendre sur l’avancement de leur dossier. Cela signifie aussi réaliser des investissements supplémentaires dans le digital, pour que le client puisse suivre son dossier quand il le souhaite. Et bien sûr adopter la flexibilité dans nos organisations du travail, mais aussi recourir à des ressources supplémentaires, ou encore optimiser le parcours client entre toutes les parties prenantes : assureur, garagiste, expert et assuré par exemple.
Enfin, la taille de Covéa permet de mobiliser des moyens exceptionnels grâce à des partenariats négociés pour le compte de ses 11 millions de sociétaires. A titre d’illustration, et pour faire face au volume inédit de sinistres grêle de juin à août 2022 où plus de 100 000 véhicules MAAF, MMA et GMF ont été endommagés, 12 plates-formes d’expertise grêle et de débosselage réservées à nos assurés ont été mises en place. »

Comment faire mieux encore ?
« Dans ce contexte, nous devons poursuivre nos travaux sur la capacité d’adaptation de nos organisations, et améliorer sans cesse deux autres aspects de notre métier. D’abord celui de la qualité de la relation client, pour bien gérer le stress des assurés que génèrent ces sinistres. Deux clients sur trois le ressentent fortement à cette occasion. Savoir accompagner les sociétaires est un élément clé dans nos formations, qui est d’ailleurs fortement recherché dans les profils de nos nouveaux collaborateurs. Par ailleurs, dans une période d’inflation, notre rôle dans la maîtrise des coûts doit se renforcer.
L’inflation renchérit le coût de la réparation. Un seul exemple : le prix de la tuile a flambé de 33 % cette année, ce qui fait d’autant grimper les devis de réparation après le passage d’une tempête. D’où la nécessité de développer notre propre expertise afin de pouvoir maîtriser les techniques de réparation et limiter la hausse des coûts pour nos clients. »

Quelles sont les projections en termes de coûts d’indemnisation ?
« Dans les années 1980, le coût annuel des évènements climatiques en France était à peu près d’1,2 milliard d’euros pour l’ensemble des assureurs. Puis 2 milliards à partir de 1990. La moyenne annuelle depuis 2017 est de l’ordre de 3,5 milliards d’euros et nous allons dépasser 5 milliards en 2022. Nous assistons donc à une accélération de l’augmentation des coûts des événements climatiques. Le groupe Covéa a publié un livre blanc qui projette l’évolution de trois types de périls qui auront un impact très significatif à horizon 2050 : + 110 % en inondation, + 60 % en sécheresse et + 20 % pour la grêle. »

Quels sont les leviers pour atténuer
le choc des coûts ?
« D’abord, réparer autant que possible plutôt que remplacer. Des exemples à grande échelle dans l’auto se multiplient. Ils sont en expérimentation dans l’habitation. Pour être agréés par Covéa et MAAF, les garagistes et experts doivent suivre et bénéficient de formations opérées par le Cesvi (filiale de Covéa), qui incitent notamment à réparer plutôt qu’à remplacer quand c’est pertinent, et à favoriser l’utilisation de pièces de réemploi à chaque fois que c’est possible. 15% des réparations de véhicules de plus de 5 ans comportent déjà des pièces de réemploi, et nous visons 20% à l’horizon 2024. Nous développons aussi des partenariats et travaillons par ailleurs avec des centres de recyclage des véhicules hors d’usage, et des plateformes de distribution de pièces détachées automobiles de réemploi pour en améliorer la disponibilité et les coûts pour nos réparateurs agréés.
Sur un plan plus politique, des discussions sont engagées avec le ministère de l’Économie pour questionner l’exclusivité dont bénéficient les marques automobiles sur certaines pièces détachées de carrosserie. L’arrêt de ce monopole permettrait de limiter la hausse des coûts constatée ces dernières années sur les pièces, qui représentent plus de 50% de la facture ! Concernant le réemploi dans l’habitation, une offre commence à se développer chez les fabricants de matériaux et les recycleurs. »

Au regard d’événements toujours plus destructeurs, comment préserver un bon niveau d’indemnisation ?
« C’est notre métier d’assureur que d’appréhender ces phénomènes, de les intégrer dans notre pratique et de trouver des solutions pour continuer à offrir à nos sociétaires les garanties adaptées, à des tarifs accessibles, grâce à la mutualisation des risques... Cela passe par une analyse rigoureuse des phénomènes, l’innovation dans l’accompagnement de nos assurés mais aussi la prévention pour réduire, quand c’est possible, l’exposition au risque. »
Les risques majeurs sous l'œil de Covéa
Depuis plus d’une décennie, Covéa investit dans la modélisation des risques climatiques et des phénomènes extrêmes. Toute la filière des métiers MAAF bénéficie de cette connaissance, qui participe aussi à la modération tarifaire.

Charles Dumartinet, responsable des risques majeurs chez Covéa
« Pour agir efficacement en tant qu’assureur, nous devons comprendre et prévoir de la manière la plus fine l’impact du changement climatique sur nos sociétés, insiste Charles Dumartinet. La modélisation de ces risques nous permet d’appréhender les adaptations et les dispositifs de prévention que nous devons mettre en place. Ces recherches sont une priorité du Groupe afin de pouvoir continuer à protéger les assurés MAAF de manière durable. »
- Covéa a une longueur d'avance
En 2007, Covéa a été le premier des assureurs à constituer une équipe d’experts pluridisciplinaires (géographes, climatologues, datas scientistes…) pour cartographier et modéliser les risques climatiques et les dommages potentiels, et dans le même temps développer une gamme d’outils pour maîtriser l’exposition aux divers risques. Le premier aussi à alerter les assurés en cas d’événements climatiques de grande ampleur, un dispositif plébiscité par 97 % des clients. « Depuis, nous avons été imités. Covéa a développé deux types de solutions techniques pour maîtriser les risques : Coventéo et Covisiomap.
On utilise par exemple Coventéo en prévision d’un sinistre, pour avertir la direction MAAF d’un flux de dossiers attendus, afin que l’entreprise prépare en amont son organisation, mobilise ses experts, ses plateformes de réparation, etc. Et l’outil Covisiomap établit des prévisions météo ciblées qui sont transmises auprès des directions de MAAF. Nous alertons également localement les assurés des risques d’inondations, de tempêtes, de vagues de froid ou de canicule.
Covéa a pris une longueur d’avance avec cette connaissance sur le risque : nous disposons d’études, de modèles, d’outils que nous partageons avec les différents métiers de MAAF : offre, tarification, commercial, sinistres, réassurance, etc. » Un atout pour optimiser la gestion des sinistres climat qui mettent sous tension les centres de gestion et d’expertise de la mutuelle.
- L'expertise de Covéa reconnue par ses pairs
Chaque année la Caisse centrale de réassurance (CCR) récompense les efforts de prévention des assureurs en reversant aux plus méritants une partie des primes collectées par la CCR auprès des assureurs. Covéa récupère tous les ans près de 3 millions d’euros pour ses travaux et ses actions. A l’instar de ce test réalisé à Nîmes : « Nous avons appelé tous nos assurés en zone inondable, pour leur proposer de bénéficier du fonds Barnier pour financer 100 % de leur matériel anti-inondation, avec un prestataire unique qui gérait tout depuis le montage du dossier jusqu’aux travaux. Nous pouvons ainsi aujourd’hui protéger des maisons en zones inondables sans reste à charge pour l’assuré ! » se réjouit Charles Dumartinet.
Covéa mène également des recherches avec le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) sur un dispositif préservant l’humidité dans le sol, afin de consolider les maisons en zone sèche. Une solution réparatrice bien moins onéreuse que la reprise en sous-œuvre d’une maison. Autre action réalisée au mois de juin dernier à Bordeaux, où grâce à Coventéo, MAAF a pu anticiper les volumes de sinistres en auto et en habitation liés à la grêle et réserver ainsi toutes les capacités en plateformes de débosselage.
« Pour la sécheresse de 2022, les arrêtés CatNat ne tomberont qu’en avril-mai 2023, mais MAAF a déjà commencé à réserver les meilleurs experts et cabinets d’étude de sol pour servir en priorité ses assurés. Grâce à Conventéo, MAAF connait déjà la sinistralité et se prépare à gérer cette crise. »

Anne Savey, directrice IARD chez Covéa
- Des phénomènes intégrés en douceur
Face aux prévisions alarmantes, MAAF pourra-t-elle continuer de proposer des contrats à un coût raisonnable, voire même continuer à assurer ? Pour Anne Savey, l’impact du changement climatique se mesure dans la durée : « 2022 est certes une année exceptionnelle. Nous cumulons la grêle, la sécheresse la plus forte jamais connue et récemment des tornades dévastatrices... Mais heureusement, on ne se base pas sur l’année précédente pour établir les tarifs de l’année suivante. Ce sont des phénomènes qu’on lisse dans le temps, par des mécanismes de mutualisation qui font appel à la réassurance. La charge est certes réelle et croissante. Mais nous observons ces phénomènes depuis assez longtemps pour avoir pu les intégrer en douceur. Les équipes de Charles Dumartinet sont en lien permanent avec les équipes tarifs de MAAF. Nous avons déjà augmenté de plus de 25% en 10 ans la quote-part de prime assignée aux risques climatiques sans que cela se traduise par une hausse violente des cotisations. »
- Mais il y a aussi l'impact de l'inflation...
« C’est surtout dans les coûts de réparation que nous le constatons, poursuit Anne Savey. Il faut cependant dissocier les phénomènes de dérive structurelle des coûts, des effets conjoncturels de l’inflation. En auto, la dérive des coûts est liée notamment à l’évolution des véhicules qui embarquent de plus en plus de technologies toujours plus coûteuses. Il y a des capteurs et des caméras un peu partout, jusque dans les parechocs par exemple qu'il faut changer en intégralité au moindre accrochage. Idem pour les optiques de phares.
Ce phénomène a entraîné une augmentation significative des coûts sur l’assurance auto, alors même que la fréquence des sinistres diminue... Le prix des pièces de rechange est élevé aussi parce que les constructeurs en ont le monopole de la vente. A cela s’ajoute l’augmentation du coût de la main d’œuvre, du prix de la peinture, du coût du carburant pour les dépanneurs…. Ainsi l’inflation s'est ajoutée à des coûts chroniques de +4 à 5% déjà observés ces dernières années.
- Comment maîtriser les coûts ?
Rassurons-nous : on pourra toujours continuer à assurer à des coûts maîtrisés : « Une prime habitation c’est 250 euros en moyenne dont 70 % sert à régler les sinistres effectifs. Sur cette part, 30 % servent à payer les sinistres climatiques, soit une cinquantaine d’euros par contrat. Cela reste supportable. Il y a plusieurs leviers pour rester compétitif, tout en intégrant le risque. On peut essayer de rendre les habitations plus résilientes : c’est que nous faisons sur les inondations et la sécheresse. En matière de gestion des sinistres, anticiper et mobiliser de gros volumes de réparations grâce aux 3 mutuelles réunies au sein de Covéa permet aussi de réduire le coût. Et dernier axe, c’est la réassurance : une grosse partie de notre sinistralité est transféré à la réassurance. C’est par ces mécanismes conjugués que MAAF arrive à maîtriser les évolutions. »
A ce jour toutefois, une interrogation demeure sur l’avenir du système Cat-Nat. C’est un régime très protecteur mais qui est en risque de déséquilibre, à cause de la sécheresse. « Aujourd’hui la contribution à ce régime, c’est 12 % des primes habitation. Pour répondre aux prévisions, il faudrait que cette contribution monte à 20 %. La sécheresse est un sujet majeur qui va concerner de plus en plus de régions et peser de plus en plus fortement sur les prix. Le régime pourrait évoluer. »
« Grâce à ces dispositifs, ces aléas pourront rester assurables, » conclut Anne Savey, rappelant que suite à l’appel à modération du ministre de l’Économie, les assureurs se sont engagés à rester en deçà de l’inflation, à garanties égales. Comment ? « Concrètement, cela veut dire que nous allons lisser les effets de l'inflation dans le temps, afin d'en réduire l'impact sur les sociétaires. Nous avons toujours voulu être compétitifs et serrer les prix. MAAF en apportera encore la preuve cette année. »
Entretien avec Stéphane Duroule, directeur général MAAF

Le risque climatique place MAAF face à des défis multiples : financier, technique, organisationnel et commercial.
Inondations, sécheresse, tempêtes, orages, grêle, tornades… La récurrence et l’intensité des aléas subis par les assurés le confirment : le changement climatique impose ses effets.
« Protéger nos assurés de l’aléa est notre cœur de métier, mais cet aléa revient plus fréquemment, avec une intensité inédite et des répercussions importantes en termes de coût et d’organisation. En 2022, ces événements ont représenté pour MAAF 15 % des sinistres à gérer sur des zones étendues et des périodes très courtes, en plus de la sinistralité courante ».
- Deux enjeux immédiats
Il y a d’abord un impact économique : « Nous devons assumer nos engagements auprès de nos assurés pour des niveaux de coûts d'indemnisation nettement supérieurs à la moyenne des années passées ». Et d’autre part un impact en termes d’organisation : « La brutalité et la répétition de ces événements mettent sous pression la capacité de nos services à accueillir les sociétaires en préservant la qualité qu’on leur doit, et sous tension nos réseaux de prestataires. » Ainsi, pour le parc de voitures ou d’habitations touchés par les tempêtes de grêle en Gironde au mois de juin, certaines réparations ne seront pas réalisées avant la fin de l'année. Ce qui met les assurés dans une situation difficile.
- MAAF ne découvre pas la problématique climat
Plusieurs épisodes ont amené à une prise de conscience qui s'est renforcée dans le temps : d'abord les tempêtes Lothar et Martin fin 1999 qui ont ravagé une partie de l’ouest du territoire. « L’équivalent d’une année de sinistralité ramenée à une semaine principalement en habitation, rappelle Stéphane Duroule. Immédiatement la question de l’organisation s'est posée : comment se préparer à l’avenir pour faire face à ce type d’événements et maintenir la qualité de service et de joignabilité de nos services à nos assurés à un niveau optimum. »
C’est ensuite la sécheresse de 2003. « Nous avons alors pris conscience qu’au-delà des événements climatiques visibles comme la grêle ou la tempête, des phénomènes moins visibles de retrait-gonflement d’argile avaient des conséquences terribles pour les habitations. Et en corollaire une complexité de dossiers, au regard de la réglementation Cat-Nat. »
En 2010, c’est la tempête Xynthia… « Elle nous a sensibilisés au péril de la submersion marine. Cette tempête meurtrière a provoqué des dégâts considérables ; elle a d'ailleurs déjoué tous les systèmes d'alerte. »
- 2022 bat les records
« Ces 20 dernières années, la prise de conscience s’est imposée avec une vue plus complète des natures d’événements, avec une réflexion sur notre organisation pour y faire face et sur la manière de calibrer nos engagements pour maitrîser nos tarifs afin qu'ils restent accessibles pour notre clientèle. » Selon l’étude prospective publiée par Covéa (Le livre Blanc) et corroborée par toute la profession, il faut s’attendre à l’horizon 2050 à un doublement de ces événements, en plus de la sinistralité courante. Cela veut dire renchérissement des protections et des contrats d’assurance. Mais aussi nécessité de prendre un certain nombre de mesures pour protéger quand c’est possible, là où l’aléa est devenu certitude : « Une bonne partie de l’augmentation des niveaux d’indemnisation en habitation tient au fait que les constructions en bordure de littoral ou de fleuve se sont considérablement accrues ces 50 dernières années », souligne Stéphane Duroule.
L’année 2022 est la deuxième année la plus importante en termes d’événements après les tempêtes de 1999. « Un événement grêle que nous n’avions pas connu depuis 40 ans. Et à ce jour, nous n’avons pas encore intégré le coût de la sécheresse. Pour la période 2016-2021, le coût pour la profession en France a été de 3,5 milliards en moyenne par an. A fin août 2022, nous sommes déjà à 5,2 milliards hors sécheresse, celle-ci devrait coûter au minimum 2 milliards... »
- L'inflation impacte aussi l'indemnisation
Le covid est passé par là, puis la guerre en Ukraine, générant parfois pénurie et souvent inflation de certaines productions. « Il y a aujourd’hui une forte tension sur les pièces de réparation, les composants électroniques et la carrosserie car le prix de l'acier a augmenté. Le prix moyen des pièces auto a progressé de près de 10%, plus que l'inflation.
Du côté habitation ou entreprise, on connaît également des pénuries et des tensions sur certains matériaux qui renchérissent les coûts de réparation. Au regard de cette situation, MAAF soutient les comportements les plus vertueux, reprenant à son compte la préconisation de consommer différemment en favorisant les pièces de réemploi ou de matériaux recyclés dans la réparation auto comme habitation ».
- Faut-il craindre de fortes augmentations des cotisations ?
« A terme, nous aurons collectivement à faire face à des augmentations de tarifs ou à des renoncements de protection, reconnaît Stéphane Duroule. C'est un débat de société notamment sur la sécheresse.
Cependant, il n’est pas question de surréagir : le principe de l’assurance est de lisser dans le temps les effets d’une mauvaise année et d’avoir des provisions pour “encaisser”. La profession s’est d’ailleurs engagée à une augmentation en deçà de l’inflation. Mais forcément, chaque assureur s’interroge sur son degré d’exposition aux risques, tout autant que sur l’adaptation de ses tarifs, afin que les primes d’assurance soient toujours accessibles au plus grand nombre.
Notre priorité : préserver le pouvoir d'achat de nos assurés.
La solidité du groupe Covéa et de la marque MAAF, ainsi que sa rigueur de gestion permettent d’amortir les hausses pour préserver l’avenir et accompagner nos sociétaires dans un moment de forte tension sur leur pouvoir d'achat. »
Risque climatique : les chiffres à horizon 2050
+110%
Inondation
+60%
Sécheresse
+20%
Grêle
A évènements d'ampleur, mobilisation exceptionnelle
Toitures endommagées ou effondrées, véhicules détruits, les intempéries exceptionnelles qui se sont abattues sur la France au début de l'été ont causé d’énormes dégâts. Des collaborateurs en première ligne partagent leurs expériences.
- Carole FAVRE - Responsable Centre d’Expertises MAAF de Bordeaux :
« Des mesures exceptionnelles ont été actionnées en priorisant l’accueil et la prise en charge des sinistrés. La vidéo expertise a permis de mettre en relation très rapidement nos sociétaires avec un expert. La réactivité et l’efficacité de notre service ont été saluées par nos clients rassurés, ils ont manifesté leur satisfaction face à notre solidarité. »
- Jean Gallois - Chargé d’assistance Fidélia :
« Même si nous sommes habitués à gérer l’urgence, nous n’avions jamais connu un phénomène de cette ampleur. Nous avons tenté de rassurer au maximum les assurés qui vivaient souvent des situations très stressantes. Nos prestataires étaient présents à nos côtés pour répondre à la forte demande mais, dans certains cas, nous avons dû reloger les personnes sinistrées en urgence. »

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Baromètre de l’artisanat
MAAF et l’institut Supérieur des Métiers mettent en place un baromètre pour analyser le secteur de l’artisanat !

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La MAAF organise une journée pour garder de bons réflexes.

Un « Permis d’être prudent » pour les Pros
Retour sur une action de prévention des risques routiers.