Presbytie : nos conseils pour y voir plus clair
Vous avez besoin de reculer votre journal pour que les lettres soient nettes ? Vous êtes peut-être presbyte. Mais pas d’inquiétude, ce n’est pas une maladie ! C’est une évolution naturelle de la vue avec l’âge. Afin de comprendre les mécanismes à l’œuvre et de vous partager les conseils pour mieux vivre avec votre presbytie, nous avons interrogé un expert du sujet : Aristide du Reau, Responsable Optique et Audition chez Santéclair.
Vous gardez un souvenir impérissable du visage de votre oncle, plissant les yeux et éloignant le plus possible de son visage le journal télé pour choisir son programme ? Il se peut qu’il ait alors été un presbyte qui s’ignore. Rassurez-vous, votre nostalgie restera intacte, car après la lecture de cet article, vous saurez exactement comment faire pour corriger cette mauvaise habitude dès les premiers signes !
Presbytie : les premiers signes
Apparaissant généralement entre 42 et 45 ans, la presbytie est un phénomène naturel qui touche tout le monde. Un peu d’anatomie : dans nos yeux se trouve une lentille optique naturelle au sein d’une membrane qui s’appelle le cristallin. Comme le ferait l’objectif d’un appareil photo, le cristallin permet de faire la mise au point. « Avec le temps, il devient moins souple et s’opacifie », explique Aristide du Reau, Responsable Optique et Audition chez Santéclair.
C’est à partir de là que la vision de près devient plus difficile et que l’on ressent le besoin d’allonger le bras pour lire, ou d’agrandir les caractères sur son smartphone. Le processus évolue dans le temps, de l’apparition des premiers symptômes jusqu’à ce qu’ils se stabilisent, généralement vers 60 ans. Parmi les premiers signes, outre les difficultés à voir de près, vous pouvez également ressentir le besoin de vous rapprocher de la lumière.
Si vous vous reconnaissez dans ces signes, consultez un ophtalmologiste. Il pourra ainsi réaliser un bilan complet et vous orienter vers des solutions. Et rassurez-vous, on ne vous dira pas de lire les bras tendus sous un spot de lumière, les solutions proposées sont bien plus confortables !
Bienvenue dans le club des presbytes !
Ça y est, le diagnostic est posé, vous êtes presbyte. Rangez votre mouchoir ! Car si vous ne pouvez pas interrompre le processus, certains éléments vous permettent néanmoins d’éviter de l’accélérer. Aristide du Reau conseille, notamment, « d’avoir une bonne hygiène de vie, de réaliser des pauses régulières pour ses yeux en regardant au loin toutes les trente minutes lorsque l’on travaille en vision de près, et de bien se protéger de la lumière bleue et des UV en général en extérieur et devant les écrans ».
Il est également essentiel à partir de 42 ans de consulter un ophtalmologiste tous les deux ou trois ans au minimum.
Quelles solutions de correction ?
Une fois le diagnostic posé, la première étape est d’aller voir un opticien avec votre ordonnance. Il vous proposera une solution de correction adaptée à vos besoins.
Les lunettes avec double ou triple foyers peuvent répondre efficacement à cette problématique. Néanmoins, esthétiquement, les différentes zones de vision (au loin, à distance intermédiaire et de près) sont visibles, car elles ont des épaisseurs différentes sur le verre correcteur.
Les verres progressifs : la solution la plus courante
Comment ça marche ? L’opticien mesure le positionnement de vos yeux et de votre pupille lorsque vous regardez au loin. Ainsi, il détermine comment centrer vos verres.
Vous avez quelques difficultés à vous habituer à vos nouvelles lunettes ? Pas de panique. Comme l’explique Aristide du Reau : « les difficultés d’adaptation sont liées à la cohabitation de trois zones de vision dans un même verre : vision de loin, intermédiaire et de près. Le principe est d’ajouter de la correction en descendant dans le verre ».
Aujourd'hui, il existe des verres progressifs haute performance, dont les paramétrages sont individualisés selon vos usages et adaptés à votre choix de monture.
Vos difficultés d’adaptation persistent au bout d’un mois ? Osez aller demander conseil à votre ophtalmologiste et à votre opticien. Ils pourront contrôler la prise de mesure et vérifier que les verres sont bien faits.
Il est aussi possible d’avoir un double équipement avec des lunettes pour voir de près et des lunettes pour voir de loin. Ce type d’équipement, « vision de loin » et « vision de près », peut être délivré par l’opticien et pris en charge uniquement si le prescripteur indique un problème d’adaptation.
Vous préférez les lentilles ? C’est possible aussi
Il existe des lentilles progressives mensuelles, à renouveler chaque mois, mais aussi des journalières, très pratiques pour faire du sport. Vous pourrez à la fois bien voir votre GPS et le paysage lors de votre sortie VTT du week-end !
La chirurgie : quel type ? Pour qui ?
Il existe deux types d’opérations pour les cas de presbytie : la pose d’un implant ou l’intervention au laser. Cette dernière est la plus courante. Elle permet de modifier l’épaisseur de la cornée afin de lui donner une correction multifocale. Réalisée généralement sous anesthésie locale, l’opération dure une vingtaine de minutes.
La pose chirurgicale d’un implant consiste à remplacer le cristallin par un implant multifocal. Elle peut par exemple être pratiquée chez certains patients hypermétropes après 55 ans.
Pour vous orienter ou non vers une chirurgie et vers un type précis d’opération, l’ophtalmologiste procède à un examen de l’œil et prend en compte certaines conditions telles que l’âge, l’éventuelle présence d’autres troubles oculaires et l’évolution de votre presbytie dans le temps.
Alors presbyte oui, mais serein avant tout ! Parmi ces solutions, vous pourrez trouver celle qui vous convient le mieux et vous permettra de bien voir, de près comme de loin. Et, adieu les courbatures après les séances de lecture !
