Comment agir pour prévenir les risques psychosociaux en entreprise ?

Sommaire

1 - Comment définir les risques psychosociaux (RPS) ?
2 - Comment repérer les risques psychosociaux ?
3 - Quelles mesures de prévention mettre en place ?
 

Les RPS sont des risques pour la santé mentale, physique et sociale. Ils peuvent découler de différents facteurs :

• Le stress au travail. Qu’il soit généré par une charge de travail accrue ou le sentiment de ne pas atteindre les exigences attendues par le management, le stress traduit généralement un déséquilibre entre les attentes et les ressources dont le salarié dispose. En France, on estimait à 2,5 millions de salariés en burn-out sévère en 2022, ce qui représente près de 34 % des salariés⁽²⁾.  
• L’exposition à des situations de violence. Il peut s’agir de violences internes à l’entreprise, comme une situation de harcèlement moral ou sexuel sur le lieu de travail, ou encore un conflit exacerbé entre deux salariés.

Des violences externes à l’entreprise, dans la vie personnelle du collaborateur (violences conjugales, menaces, etc.) peuvent également représenter un facteur de risques psychosociaux.

Ces risques ne sont pas sans conséquence sur la santé des salariés. Ils peuvent conduire à, un épuisement professionnel, à des risques accrus de maladies cardio-vasculaires ou encore à une dépression.

En tant qu’employeur, une obligation générale de sécurité vous incombe (article L. 4121-1 du Code du travail). Vous devez donc évaluer les risques et prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de vos salariés⁽³⁾. Tous les salariés pouvant être exposés à ces risques, il est essentiel d’appliquer les mesures de prévention auprès de l’ensemble de vos collaborateurs, quel que soit leur métier ou leur positionnement hiérarchique. 

Différents signes doivent vous alerter. 

Stress et irritabilité

Il arrive souvent que des collaborateurs préviennent sur leur surcharge de travail, leur niveau de charge mentale ou leur stress. Dans ce cas, réagissez rapidement. Lorsque le stress n’est pas clairement exprimé, vous pouvez aussi le repérer dans les comportements. Si vos collaborateurs semblent irritables ou surmenés, ce n’est parfois pas à prendre à la légère. 

Augmentation de l'absentéisme

L'absentéisme répété, qu'il s'agisse de retards, d'arrêts maladie fréquents ou d'absences non justifiées, peut être le symptôme d'un malaise professionnel.

Réduction de la productivité

Un déclin de la productivité, pouvant se manifester par le non-respect des échéances, des difficultés à effectuer des tâches courantes, ou une chute du niveau de performance, peut parfois traduire une souffrance psychologique. 

Isolement social

Lorsque des membres de l'équipe se distancient des interactions sociales, tels les repas collectifs, cela peut dans certains cas indiquer des problèmes personnels, des tensions au sein de l'équipe, ou même une expérience de harcèlement sur le lieu de travail. Il est important de favoriser un climat qui encourage le dialogue pour pouvoir offrir du soutien si nécessaire.

Fatigue et troubles alimentaires 

Si un employé semble constamment fatigué et néglige ses repas, il se peut qu'il souffre d'insomnies ou de troubles alimentaires, symptômes fréquents d’anxiété.

La prévention implique de mettre en place des dispositifs de sensibilisation et de formation. Il est important en particulier que les responsables d’équipes prennent conscience de l’importance de prévenir les risques psychosociaux. Lorsqu’ils accompagnent leurs équipes, ils doivent être en mesure de créer un climat propice à l’échange. Une posture qui va de pair avec la préservation de l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle, essentielle au bien-être en entreprise.

Examinez les éléments susceptibles de générer du stress dans l’organisation ou l’environnement de travail. Si l’organisation de l’équipe et la charge de travail ont récemment évolué, soyez particulièrement vigilants. Des changements de périmètre ou une charge de travail accrue peuvent être facteurs d’anxiété pour certains collaborateurs.
Portez aussi une attention particulière à l’environnement matériel et ergonomique. Par exemple, un espace de travail trop bruyant ou peu lumineux peut affecter le bien-être au travail. 

Suivez régulièrement les données à votre disposition : taux d’absentéisme, turnover, accidents de travail… pour identifier les problèmes sous-jacents. 

Vous pouvez aussi réaliser des enquêtes ou questionnaires (anonymes ou non) afin d’analyser la satisfaction, le bien-être, le niveau de stress de vos collaborateurs. En sondant régulièrement vos collaborateurs, vous pourrez suivre l’évolution de leurs ressentis et ainsi repérer s’il y a une fluctuation importante. 
La conduite d’entretiens réguliers au cours desquels vous laissez la possibilité aux salariés de s’exprimer sur leur ressenti peut aussi aider à identifier des problèmes en amont. 

L‘INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) met à disposition des petites entreprises un outil d’évaluation des risques psychosociaux pour s’interroger sur la présence ou non de ces facteurs et de les évaluer. 

Enfin, en cas de risques avérés, vous pouvez faire appel à des professionnels extérieurs (cabinet de conseil spécialisé, professionnels de la santé au travail). Ces derniers pourront vous aider à établir un diagnostic, cartographier les risques et à agir sur les plans collectif et individuel.

⁽¹⁾DARES, Chiffres clés sur les conditions de travail et la santé au travail - Synthèse statistique Août 2021
⁽²⁾Sondage réalisé par OpinionWay pour Empreinte Humaine
⁽³⁾Source : Ameli.fr