S’il existe un grand nombre de méthodes qui peuvent être utilisées pour arrêter la valeur d’une entreprise, en pratique, trois modes d’évaluation sont principalement choisis pour les TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) :
La méthode patrimoniale
La méthode patrimoniale consiste à évaluer séparément les éléments d’actif et de passif de l’entreprise en s’appuyant sur le bilan. Elle suppose, entre autres, de passer en revue et de réévaluer tous les éléments d’actif de l’entreprise, y compris des actifs qui ne figurent pas au bilan (car ils ne donnent pas lieu à une écriture comptable) comme, le cas échéant, le fonds de commerce lorsqu’il a été créé par le chef d’entreprise. Et d’en retrancher le total des passifs de l’entreprise, là encore en tenant compte des passifs qui, éventuellement, ne figurent pas au bilan, comme les passifs sociaux (indemnités de départ à la retraite, par exemple).
Cette méthode est donc particulièrement adaptée aux entreprises familiales, notamment aux holdings et aux entreprises dégageant une rentabilité modeste. En revanche, dans la mesure où elle ne tient pas compte des performances de l’entreprise, élément pourtant déterminant dans l’estimation de son prix, son utilisation comme seule méthode d’évaluation reste marginale.
La méthode par comparaison
Cette méthode est largement utilisée. Elle consiste à appliquer à certains agrégats financiers significatifs de la valeur de l’entreprise, comme son résultat net courant, son excédent brut d’exploitation (EBE) ou son chiffre d’affaires, un multiple de valorisation médian constaté sur les transactions dans le secteur d’activité sur la période, dans la même zone géographique et par les entreprises de taille similaire.
Par exemple, l’entreprise pourra être valorisée sept fois son résultat net courant. Cependant, la difficulté consiste à répertorier des opérations récentes ayant porté sur des entreprises comparables afin de découvrir quel est ce multiple.
Le barème d’évaluation des fonds de commerce
Une autre méthode, très simple, est retenue pour obtenir un ordre de grandeur de valorisation des fonds de commerce. Elle consiste à utiliser un barème fiscal qui est établi et mis à jour par l’administration sur la base des dernières transactions intervenues et qui procure une évaluation basée sur le chiffre d’affaires des 3 dernières années.
Ce barème doit, bien entendu, être manié avec précautions. D’abord, il est réservé à l’évaluation des fonds de commerce. Ensuite, il ne délivre qu’un ordre de grandeur, les fourchettes de chiffre d’affaires étant en général extrêmement larges. Pour exemple, la valeur d’un fonds de commerce d’un restaurant sera estimée entre 60 et 190 % de son chiffre d’affaires annuel TTC et celle du fonds de commerce d’une ébénisterie entre 10 et 60 % de son chiffre d’affaires TTC. Sans compter qu’il s’appuie sur des moyennes de valorisation et ne tient donc pas compte des particularités de chaque entreprise ni de sa situation. Enfin, la valorisation ainsi obtenue ne comprend pas la valeur de certains éléments, les stocks de marchandises en particulier.