Comment estimer mon entreprise ?

Publié le 28 juillet 2023

Combien vaut mon entreprise ? Cette question est tout à fait légitime, surtout si l’heure de sa transmission approche. Néanmoins, même si on ne souhaite pas céder son entreprise, d’autres raisons peuvent conduire à se pencher sur sa valorisation.

Pourquoi estimer mon entreprise ?

Dans certaines situations, la mission d’évaluation de l’entreprise s’impose d’elle-même. C’est le cas dans les hypothèses de transmission à titre onéreux, qu’il s’agisse de cession ou de reprise. Dans ces cas, il est indispensable de préparer l’opération et la négociation en faisant procéder à l’estimation de la valeur de l’entreprise.

De même, en cas de transmission à titre gratuit, de transmission familiale, par voie de donation, notamment, l’évaluation de l’entreprise devra être effectuée. Cette opération est rendue nécessaire pour des raisons fiscales – la valeur servira d’assiette aux droits de donation – et pour être à même de respecter l’égalité successorale entre les héritiers.

Les différentes méthodes d'évaluation

S’il existe un grand nombre de méthodes qui peuvent être utilisées pour arrêter la valeur d’une entreprise, en pratique, trois modes d’évaluation sont principalement choisis pour les TPE (très petites entreprises) et PME (petites et moyennes entreprises) :

La méthode patrimoniale

La méthode patrimoniale consiste à évaluer séparément les éléments d’actif et de passif de l’entreprise en s’appuyant sur le bilan. Elle suppose, entre autres, de passer en revue et de réévaluer tous les éléments d’actif de l’entreprise, y compris des actifs qui ne figurent pas au bilan (car ils ne donnent pas lieu à une écriture comptable) comme, le cas échéant, le fonds de commerce lorsqu’il a été créé par le chef d’entreprise. Et d’en retrancher le total des passifs de l’entreprise, là encore en tenant compte des passifs qui, éventuellement, ne figurent pas au bilan, comme les passifs sociaux (indemnités de départ à la retraite, par exemple).
Cette méthode est donc particulièrement adaptée aux entreprises familiales, notamment aux holdings et aux entreprises dégageant une rentabilité modeste. En revanche, dans la mesure où elle ne tient pas compte des performances de l’entreprise, élément pourtant déterminant dans l’estimation de son prix, son utilisation comme seule méthode d’évaluation reste marginale.

La méthode par comparaison

Cette méthode est largement utilisée. Elle consiste à appliquer à certains agrégats financiers significatifs de la valeur de l’entreprise, comme son résultat net courant, son excédent brut d’exploitation (EBE) ou son chiffre d’affaires, un multiple de valorisation médian constaté sur les transactions dans le secteur d’activité sur la période, dans la même zone géographique et par les entreprises de taille similaire. 
Par exemple, l’entreprise pourra être valorisée sept fois son résultat net courant. Cependant, la difficulté consiste à répertorier des opérations récentes ayant porté sur des entreprises comparables afin de découvrir quel est ce multiple.

Le barème d’évaluation des fonds de commerce

Une autre méthode, très simple, est retenue pour obtenir un ordre de grandeur de valorisation des fonds de commerce. Elle consiste à utiliser un barème fiscal qui est établi et mis à jour par l’administration sur la base des dernières transactions intervenues et qui procure une évaluation basée sur le chiffre d’affaires des 3 dernières années. 
Ce barème doit, bien entendu, être manié avec précautions. D’abord, il est réservé à l’évaluation des fonds de commerce. Ensuite, il ne délivre qu’un ordre de grandeur, les fourchettes de chiffre d’affaires étant en général extrêmement larges. Pour exemple, la valeur d’un fonds de commerce d’un restaurant sera estimée entre 60 et 190 % de son chiffre d’affaires annuel TTC et celle du fonds de commerce d’une ébénisterie entre 10 et 60 % de son chiffre d’affaires TTC. Sans compter qu’il s’appuie sur des moyennes de valorisation et ne tient donc pas compte des particularités de chaque entreprise ni de sa situation. Enfin, la valorisation ainsi obtenue ne comprend pas la valeur de certains éléments, les stocks de marchandises en particulier.

Se faire accompagner par un spécialiste

Il existe encore d’autres méthodes plus adaptées aux grandes entreprises ou aux start-ups dans lesquelles des perspectives de rentabilité, de croissance, des méthodes de management ou encore la qualité des équipes joueront un rôle dans l’évaluation du prix de l’entreprise. Il peut s’agir de méthodes spécifiques ou d’un savant mélange des méthodes classiques. Dans toutes les hypothèses, choisir la bonne méthode ou retenir des critères issus de méthodes différentes doit se faire au cas par cas et avec l’aide d’un professionnel expérimenté et ayant une bonne connaissance du secteur. Outre les spécialistes de la transmission d’entreprise, les experts des Chambres des métiers et de l’artisanat et les experts-comptables pourront offrir cet accompagnement. Quelle que soit votre situation, que ce soit pour la gestion ou la cession de votre entreprise, des organismes peuvent vous aider.

Quelle est la question fréquente ?

Quels sont les facteurs à prendre en compte pour estimer la valeur de mon entreprise ?

L'estimation de la valeur d'une entreprise repose sur plusieurs facteurs. Les facteurs financiers comprennent le chiffre d'affaires, le bénéfice net, la croissance des revenus, la santé financière générale, etc. Les facteurs non financiers peuvent inclure l'âge de l'entreprise, la réputation de l'entreprise, le portefeuille clients, le potentiel de croissance, le secteur d'activité et les aspects juridiques ou réglementaires qui pourraient affecter l'entreprise. Il est recommandé de consulter un expert en évaluation d'entreprise pour obtenir une estimation précise.
 

5 points clés avant de se lancer

1. Rester objectif

Créer une entreprise, la gérer, la faire prospérer est souvent l’affaire d’une vie. Dans ces conditions, il peut être difficile d’avoir une vision « objective » de sa valeur. Une bonne raison de se faire accompagner et de suivre des méthodes d’évaluation.

2. Se comparer

Si chaque entreprise est unique, sa valeur devra être cohérente avec celle d’entreprises comparables estimées et/ou vendues récemment dans la même zone et dans le même secteur d’activité.

3. Ne pas hésiter à panacher

Sauf si la pratique qui prévaut dans le secteur d’activité de l’entreprise veut qu’une seule méthode soit utilisée, il peut être intéressant d’en conjuguer plusieurs, afin d’obtenir non pas un prix, mais une fourchette de valorisation.

4. Évaluer régulièrement

Il peut être intéressant de savoir combien vaut son entreprise pour découvrir sur quelles bases repose cette valeur et donc les évènements qui peuvent la fragiliser. De ce point de vue, il peut se révéler très utile de planifier une évaluation régulière.

5. Conclure la vente

Si l’évaluation est réalisée dans le cadre d’une transmission onéreuse, garder à l’esprit qu’elle ne servira que de base de négociation. Le véritable prix de l’entreprise sera celui accepté à la fois par le vendeur et l’acheteur.

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