Allergie au pollen : comment s’en prémunir ?
Nez qui coule, yeux qui piquent, gorge qui démange… Comme 6 millions de Français, vous souffrez peut-être du traditionnel « rhume des foins ». Quelle que soit la saison, les pollens peuvent vous importuner. Quelques conseils pour mieux respirer…
Elément reproducteur de certaines plantes mâles, le pollen est émis dans l’atmosphère sous forme de fine poussière. En suspension dans l’air, il entre en contact avec nos muqueuses (nez, yeux, bouche) et provoque, chez les personnes allergiques, des réactions : rhinite, conjonctivite, palais qui démange, nez qui coule et se bouche (surtout la nuit), éternuements…
Des pollens de décembre à octobre
Contrairement à ce que l’on pense, il n’y a pas une mais trois saisons polliniques qui se succèdent*. « Celle des pollens d’arbres commence dès décembre dans le sud avec les cyprès, et se poursuit en remontant vers le nord jusqu’en avril avec les bouleaux, peupliers, noisetiers, platanes… », détaille Isabelle Bossé, médecin allergologue à La Rochelle.
« Vient ensuite la grande saison (mai à août) des pollens de graminées céréalières (blé, seigle,…), et surtout des graminées fourragères (chiendent, dactyle, phléole) au potentiel allergisant élevé.
Enfin, de la fin de l’été jusqu’au mois d’octobre se déroule la pollinisation des herbacées, plantes vivaces dont la plus emblématique est l’ambroisie (très présente en Rhône-Alpes). »
Depuis plusieurs années, les saisons polliniques s’allongent. « La faute notamment au réchauffement climatique (hivers plus doux, étés plus chauds) qui les rend plus précoces et augmente la durée de pollinisation. »
En été : ville, mer ou montagne ?
Si vous partez en vacances, renseignez-vous sur les pollens présents sur votre lieu de villégiature. « En juillet et août, vous trouverez des pollens de graminées à la campagne et en moyenne montagne. Il y en a moins en bord de mer, le vent marin ayant tendance à les pousser vers l’intérieur des terres. »
Si vous visitez une grande ville, gare à la pollution atmosphérique : d’une part, elle altère les muqueuses respiratoires qui sont alors plus vulnérables ; d’autre part elle modifie la structure des pollens les rendant plus agressifs pour l’organisme.
Diminuer son exposition aux pollens
Les pollens sont d’autant plus présents qu’il fait chaud, sec et ensoleillé. En cas de pic de pollen, évitez le sport en extérieur et les promenades dans les champs, forêts et parcs.
D’une manière générale, quelques gestes simples permettent de limiter l’exposition au pollen :
- aérez votre logement tôt le matin, avant que l’air ne soit trop chargé en pollen ;
- en voiture, roulez fenêtres fermées et utilisez la ventilation en circuit fermé ;
- n’étendez pas votre linge dehors si un pic de pollen est annoncé ;
- si vous tondez la pelouse, portez un masque, des lunettes et des gants, et douchez-vous dès que vous avez terminé ;
- le soir, avant de vous coucher, rincez vos cheveux pour ne pas déposer des pollens sur votre oreiller.
Dans la trousse à pharmacie
Bonne nouvelle : l’allergie au pollen se soigne ! « En cas de symptômes légers et modérés, optez pour un antihistaminique (sous forme de comprimé, collyre et/ou spray). Ces traitements sans ordonnance ne doivent cependant pas être pris pendant plus de 2 semaines. En parallèle, nettoyez régulièrement les yeux avec du sérum physiologique et le nez avec un spray d’eau de mer », conseille Isabelle Bossé.
Si l’allergie devient trop gênante voire invalidante (fatigue, asthme, trouble du sommeil), consultez un allergologue pour déterminer les pollens auxquels vous êtes allergiques et envisager une désensibilisation.
* Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) dresse la liste des principaux pollens allergisants et leur période de pollinisation : www.pollens.fr