Quelles motivations vous ont conduit à devenir plombier-chauffagiste ?
Laurent Boyé : Comme beaucoup de jeunes, j’ai choisi ma voie un peu par hasard. J’ai entendu parler du métier de plombier-chauffagiste et de ses différentes missions techniques, de conception, d’installation, de dépannage… C’est toute cette variété d’activités qui m’a attiré.
Quelles formations avez-vous suivies ?
L.B. : J’ai passé un CAP, un BEP et un brevet de technicien. J’ai ensuite suivi une première année de BTS avant d’entrer dans la vie active. Je n’ai pas effectué d’apprentissage, ayant été orienté vers un parcours plutôt scolaire. J’ai appris mon métier à travers des stages et au contact de mes enseignants. Avec le recul, je suis aujourd’hui persuadé que l’apprentissage est incontournable. Il n’y a pas de meilleure solution pour apprendre un métier que d’être en lien direct avec lui, de se confronter à la pratique. Vous n’apprendrez jamais à monter un mur si on ne vous met pas un jour une truelle dans la main.
Vous avez été formateur en CFA de 2006 à 2019. Quelles satisfactions en avez-vous tiré ?
L.B. : En CFA arrivent souvent des jeunes qui ont quitté le système scolaire traditionnel après un parcours difficile. Certains sont envoyés en CAP sur un échec, en raison de leurs mauvaises notes. L’enseignement technique et l’apprentissage sont en cela un bon moyen de les remotiver : le métier peut servir de support pour faire passer des notions de maths ou autre.
L’enjeu pour moi, c’était de montrer à ces élèves que leur formation en CAP était une première porte d’entrée dans le métier, qu’elle n’était pas une fin en soi mais le commencement de quelque chose qui pouvait les emmener bien plus loin.
Vous êtes Meilleur Ouvrier de France (MOF) dans la catégorie Génie Climatique. Pourquoi s’être lancé ce défi ?
L.B. : En tant que formateur en CFA, j’évaluais le travail des jeunes en leur disant « C’est bien, ce n’est pas bien, c’est droit, ce n’est pas droit… ». Il n’y avait pas de raison que seuls mes élèves soient évalués. J’ai décidé de passer le concours de MOF pour me lancer un nouveau défi et me confronter à l’excellence dans mon métier.
Je me suis senti également prêt pour me présenter à ce complexe et prestigieux concours, car cette expérience vous bouscule personnellement et professionnellement mais dans tous les cas, ne vous apporte que des bonnes choses.
Vous ne vous êtes pas arrêté là, puisque vous avez ensuite aidé les jeunes à préparer le concours MAF (“Meilleurs Apprentis de France”) en Aveyron. Pour quelles raisons ?
L.B. : Les métiers de plombiers, maçons, etc. souffrent d’un déficit d’image et d’un manque de reconnaissance. Pour moi, le concours de MAF est important. C’est une des rares occasions de mettre ces jeunes à l’honneur, de les faire monter sur un podium et de leur dire qu’ils font de belles choses.
Quelle place occupe l’apprentissage au sein de votre entreprise ?
L.B. : Transmettre un métier qu’on maîtrise et qu’on aime, c’est passionnant. J’ai formé plusieurs apprentis dans mon entreprise. Nous en accueillons un actuellement. A chaque fois, je cherche à les accompagner et à les former du mieux que je peux, pour les faire évoluer, grandir, mûrir. L’idéal est ensuite de pouvoir les garder pour continuer l'aventure ensemble.
Dans quelle mesure il est important pour vous de transmettre votre savoir-faire ?
L.B. : En tant qu’enseignant, maître d’apprentissage et chef d’entreprise, j’estime avoir un devoir de transmission vis-à-vis de mes élèves, de mes apprentis et de mes salariés. Il est essentiel pour moi d’enseigner nos techniques, y compris celles qui sont peu ou plus utilisées au quotidien. En CFA, je m’efforçais de les transmettre aux jeunes en insistant sur le fait qu’ils pourraient en avoir besoin à tout moment. Et finalement, ils appréciaient d’acquérir un tel niveau d’expertise. On se doit de faire son métier dans les règles de l'art, le mieux qu'on peut.
Quels conseils donneriez-vous pour réussir la formation de ces apprentis ?
L.B. : Je dirais que pour bien transmettre son métier, il faut d’abord en avoir réellement envie. On ne prend pas un apprenti simplement pour renforcer sa main-d’œuvre. Former un jeune demande de la patience, de la tolérance et de la bienveillance. Il faut prendre le temps d’expliquer les choses, adapter le travail en fonction des capacités de l’apprenti pour lui permettre d’évoluer à son rythme et ne pas le dégoûter du métier.
Vous êtes client MAAF Pro, qu’attendez-vous de votre assureur ?
L.B. : De la fluidité et de la réactivité !