Baromètre ISM-MAAF : interview de Sébastien Petit

Sébastien Petit, plâtrier-plaquiste, artisan à Nantes
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A l’occasion du baromètre ISM-MAAF sur l’emploi dans l’artisanat en 2020, nous avons interviewé Sébastien Petit.
Installé à Nantes, il est à la tête de la société Artiplac, qu’il a créé en 2012. Pour cet artisan plâtrier-plaquiste, l’excellence est au cœur de son métier.  

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 Arti Plac

Quel est votre parcours scolaire et professionnel ? 

Après mon brevet des collèges, je suis parti en CAP, pendant 2 ans, en apprentissage. J’avais le choix de faire un BEP, mais celui-ci n’offrait pas d’alternance. J’ai enchaîné avec un brevet professionnel, pendant 2 ans, toujours en apprentissage. J’ai ensuite commencé mon premier CDI en tant que plâtrier-plaquiste et en parallèle, j’ai continué à me former en passant un brevet de maîtrise. Pour cela, j’ai suivi des cours le samedi pendant 2 ans. Après quelques années, je suis parti vivre dans le sud de la France et j’ai découvert de nouvelles méthodes de travail, des techniques spécifiques et aussi une culture d’entreprise différente. J’ai travaillé dans le domaine de l’acoustique ; ça m’a apporté une nouvelle expertise et m’a permis de faire des travaux dans des lieux exceptionnels.

Pourquoi avez-vous choisi de créer votre propre entreprise ?  

Après 3 ans passés près de Marseille, je suis retourné à Nantes et je me suis rendu compte que je commençais à être bloqué dans mon évolution professionnelle. J’ai alors décidé de monter ma boîte. Mais j’avais aussi envie d’un nouveau challenge. Je voulais également gagner en autonomie même si au final, ce que j’ai gagné en autonomie, je l’ai perdu en énergie, car il faut beaucoup d’investissement personnel pour créer une entreprise !

En montant ma boîte, j'avais envie d'un nouveau challenge. 

Vous avez été élu meilleur apprenti de France, participé au concours du meilleur artisan de France , et fini 2e du concours du meilleur artisan de France MAAF. D’où vous vient ce goût pour l’excellence ? 

J’ai voulu passer des concours, car pendant mes études j’ai trouvé qu’il y avait un certain manque de reconnaissance autour des métiers du bâtiment. En CAP, on n’a pas beaucoup de cours théoriques, donc on est content de pouvoir briller ailleurs qu’en classe. Ces concours nécessitent beaucoup de temps de préparation, mais au final cela permet de montrer l’excellence du métier, et c’est cela qui m’a attiré.  

Vous êtes à la tête de votre entreprise, et vous faites partie des meilleurs artisans de France, quels sont vos prochains projets ?  

Je ne me suis pas forcément fixé d’objectifs, mais j’essaye de m’améliorer en permanence dans ce que je fais, de faire des investissements, de former mes salariés… Actuellement j’ai 3 jeunes en apprentissage. 

Au niveau de l’entreprise, je ne voulais pas grandir à tout prix, mais face à la forte demande, nous nous sommes adaptés et je gère actuellement 10 salariés.  À titre personnel c’est une sensation assez troublante. Cela ne s’improvise pas ! Un chef d’entreprise doit s’y connaître dans son métier, mais aussi en RH, en communication, en formation, en droit du travail, en assurance et aussi savoir gérer une flotte d’utilitaires…

Simplifier les démarches et faire que mon entreprise soit un lieu de travail agréable pour tous mes salariés

Je dirais que ma perspective d’évolution se situe aussi à ce niveau : simplifier les démarches et faire en sorte que mon entreprise soit un lieu de travail agréable pour tous mes salariés.   

Quels sont les principaux défis que vous avez dû affronter cette année, en raison de la crise liée à la Covid-19 ? 

Les défis sont venus du fait qu’on était dans le flou total au départ. Notre syndicat a été très présent pour nous tenir informés de la situation et nous apporter des solutions, mais globalement, on a fait comme tout le monde : on a fermé tant que c’était nécessaire, puis on s’est remis au travail. A la reprise, on a dû s’organiser pour stocker les matériaux et aussi pour se procurer les matériaux en rupture :  j’ai totalement réorganisé notre manière de gérer les stocks et aussi de passer les commandes.  

Votre assureur a-t-il été à vos côtés au cours de cette année ?

La MAAF a fait son boulot d’accompagnement correctement pendant la crise ; j’ai apprécié. J’utilise d’ailleurs leur application mobile pour le côté pratique au quotidien. 

Quels conseils donneriez-vous aux artisans, en ces temps de crise sanitaire ?  

Je leur dirais qu’il ne faut pas avoir peur d’évoluer et de continuer à se former en permanence. Les nouvelles technologies et le numérique notamment peuvent nous aider au quotidien, que l’on soit indépendant ou à la tête d’une entreprise. 
Je leur dirais aussi qu‘il faut toujours rappeler ses clients, même si c’est du boulot et du temps passé et qu’il faut honorer les rendez-vous et établir les devis demandés dans la foulée. Cela peut paraître anodin, mais vous n'imaginez pas combien de fois je me suis retrouvé face à des clients qui m’ont demandé « vous allez vraiment m’envoyer un devis ? ». 

Pour en savoir plus sur l'emploi dans l'artisanat, retrouvez tous les chiffres clés 2020 ici.